Traduction de réunions tenues sur :

L’épitre de Jude

Par Arend Remmers

Épître de JUDE :

1 Jude, esclave de Jésus Christ et frère de Jacques, aux appelés, bien-aimés en Dieu le Père, et conservés en[1] Jésus Christ : 2 Que la miséricorde, et la paix, et l’amour vous soient multipliés !

3 Bien-aimés, quand j’usais de toute diligence[2] pour vous écrire de notre commun salut, je me suis trouvé dans la nécessité de vous écrire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints ; 4 car certains hommes se sont glissés [parmi les fidèles], inscrits jadis à l’avance pour ce jugement[3], des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renient notre seul maître[4] et seigneur, Jésus Christ.

5 Or je désire vous rappeler, à vous qui une fois saviez tout, que le Seigneur, ayant délivré le peuple du pays d’Égypte, a détruit ensuite ceux qui n’ont pas cru ; 6 — et qu’il a réservé dans des liens éternels, sous l’obscurité, pour le jugement du grand jour, les anges qui n’ont pas gardé leur origine, mais qui ont abandonné leur propre demeure ; 7 comme Sodome et Gomorrhe[5], et les villes d’alentour, s’étant abandonnées à la fornication de la même manière que ceux-là, et étant allées après une autre chair, sont là comme exemple, subissant la peine d’un feu éternel.

8 De la même manière cependant, ces rêveurs aussi souillent la chair, et méprisent la domination, et injurient les dignités[6]. 9 Mais Michel l’archange, quand, discutant avec le diable, il contestait touchant le corps de Moïse, n’osa pas proférer de jugement injurieux contre [lui] ; mais il dit : Que le *Seigneur te censure ! 10 Mais ceux-ci, ils injurient tout ce qu’ils ne connaissent pas, et se corrompent[7] dans tout ce qu’ils comprennent naturellement comme des bêtes sans raison[8]. 11 Malheur à eux, car ils ont marché dans le chemin de Caïn[9], et se sont abandonnés à l’erreur de Balaam[10] pour une récompense, et ont péri dans la contradiction de Coré[11]. 12 Ceux-ci, ils sont des taches[12] dans vos agapes, faisant des festins avec vous sans crainte, se repaissant eux-mêmes : nuées sans eau, emportées par les vents ; arbres d’automne, sans fruit, deux fois morts, déracinés ; 13 vagues impétueuses de la mer, jetant l’écume de leurs infamies ; étoiles errantes, à qui l’obscurité des ténèbres est réservée pour toujours.

14 Or Énoch aussi, le septième depuis Adam, a prophétisé de ceux-ci, en disant : Voici, le Seigneur est venu au milieu de[13] ses saintes myriades, 15 pour exécuter le jugement contre tous, et pour convaincre tous les impies d’entre eux de toutes leurs œuvres d’impiété qu’ils ont impiement commises et de toutes les [paroles] dures que les pécheurs impies ont proférées contre lui. 16 Ceux-ci, ils sont des murmurateurs, se plaignant de leur sort, marchant selon leurs propres convoitises (tandis que leur bouche prononce d’orgueilleux discours), et admirant les hommes en vue de [leur propre] profit.

17 Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des paroles qui ont été dites auparavant par les apôtres de notre seigneur Jésus Christ, comment ils vous disaient que, 18 à la fin du temps, il y aurait des moqueurs, marchant selon leurs propres convoitises d’impiétés ; 19 ceux-ci sont ceux qui se séparent [eux-mêmes], des hommes naturels[14], n’ayant pas l’Esprit.

20 Mais vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très-sainte foi, priant par le Saint Esprit, 21 conservez-vous dans l’amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle ; 22 et les uns qui contestent, reprenez-les ; 23 les autres sauvez-les avec crainte, les arrachant hors du feu, haïssant même le vêtement souillé par la chair. 24 Or, à celui qui a le pouvoir de vous garder sans que vous bronchiez et de vous placer irréprochables devant sa gloire avec abondance de joie, 25 — au seul Dieu, notre Sauveur, par notre seigneur Jésus Christ, gloire, majesté, force et pouvoir, dès avant tout siècle, et maintenant, et pour tous les siècles ! Amen

Méditation :

L’épitre de Jude est une lettre pour les temps de la fin. Par ce terme, je ne me réfère pas à la période qui suit l’enlèvement de l’église avec ses catastrophes et ses tribulations avant la parution du Seigneur pour régner, mais aux temps qui précèdent Sa venue pour prendre les siens auprès de Lui. C’est à cette période que se réfère l’épitre en première ligne, quoiqu’elle aille sûrement aussi jusqu’à Son apparition pour le règne.

L’épitre nous décrit l’apostasie de la chrétienté. Elle commençait déjà du temps de l’apôtre , qui devait écrire au verset 4 « certains hommes se sont glissés parmi les fidèles, inscrits jadis à l’avance pour ce jugement, des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution et qui renient notre seul maître et seigneur Jésus Christ. » C’était le début de cette apostasie dont on a parfois dit qu’elle aurait lieu après l’enlèvement des croyants, et au fond, cela se passera bien ainsi ; Paul écrit en 2 Thessaloniciens 3,25 que le Seigneur ne peut pas venir et l’antichrist apparaître avant que l’apostasie ait eu lieu. Mais comme souvent dans la Bible, il y a des ombres projetées : en Europe où pendant tant d’années le christianisme a maintenu nos pays en haute estime, officiellement on s’en détourne complètement et ce n’en est que le début.

Cette apostasie a deux caractères : la grâce est changée en dissolution. La grâce s’oppose à la loi, elle ne place pas le croyant sous des ordonnances quoique nous trouvions beaucoup de commandements dans le nouveau testament. Changer la grâce en dissolution, c’est dire que le croyant n’est lié par aucune règle ,il peut faire tout ce qu’il veut. J’ai lu dernièrement, et j’ose à peine le répéter, qu’un évangéliste reconnu par le haut comité de l’église  affirmait qu’on ne doit se laisser prescrire quoique ce soit, même si cela se trouve dans la Bible ! Ces gens émettent ce genre de propos sans rencontrer de contestation. La grâce qui nous libère de la loi est prise comme raison d’avoir le droit de faire sa propre volonté et de refuser toute contrainte.

Le deuxième caractère « ils renient notre seul maître et seigneur Jésus Christ » y est associé étroitement, mais va encore plus loin, car il s’agit de la personne du Seigneur. On refuse Son autorité, Il est notre maître ! et ainsi la chair, le moi a le droit de décider lui-même. La grâce de Dieu qui apporte le salut à tous les hommes (Tite 2), là où l’on avait acceptée avec reconnaissance, on la rejette. Dieu nous a manifesté un amour que nous n’avions pas mérité, nous a amené dans la grâce, ce qui signifie que nous sommes conscients que nous ne pouvons rien faire sans le Seigneur. On change la grâce en dissolution et on rejette le Seigneur que nous connaissons comme notre Bon Berger, que nous suivons parce que lui seul peut nous conduire dans le vrai chemin de la vie. Tout autre conducteur dans ce monde, tout autre modèle nous égare ; le Seigneur le dit lui-même dans Jean 10 : « d’autres sont venus pour détruire, mais moi, je suis le Bon Berger, mes brebis écoutent ma voix et elles me suivent et je les connais, elles ne périront pas et je leur donne la vie éternelle ». Voilà ce qu’est notre Seigneur, notre maître que nous suivons ! Comme c’est terrible quand l’homme met de côté la grâce et notre seigneur !

Au cours de l’épitre, Jude donne des exemples tirés de l’ancien testament pour montrer que depuis bien longtemps il y en avait été ainsi dans le peuple d’Israël et même avant. Dans les versets 5 à 17, il donne des images pour illustrer l’horrible état de l’homme responsable qui avait déjà commencé à ce moment-là et se développait de plus en plus.

Puis, à partir du verset 17,Jude établit un contraste : « mais vous, bien-aimés ». A l’intérieur de la chrétienté il tire une séparation. Tout ce qui précède, il l’écrit sur ceux qui portent le nom de Christ,  ceux qui les conduisent sont des impies, des incrédules parmi eux, ils font partie de la chrétienté mais les met en opposition avec ceux-ci. Parmi ceux qui se disent chrétiens, la parole de Dieu elle-même trace une séparation nette. « Mais vous, bien-aimés » : par ce terme, Jude  ne désigne pas seulement des gens qui portent le nom de chrétiens mais des bien-aimés du Seigneur qui savent qu’Il est mort pour eux, qu’ils ont le pardon de leurs péchés et sont maintenant les objets de l’amour de Dieu. Ce sont tous ceux qui sont nés de nouveau. Aujourd’hui, nous devons bien admettre que la plupart des gens ne sont pas chrétiens ; dans mon enfance, tout le monde se disait chrétien, mais c’était loin d’en être le cas. On peut se dire chrétien, aller à l’église, être baptisé, s’être marié à l’église et finalement, être enterré chrétiennement sans être croyant et ainsi être perdu pour l’éternité.

Ici, Jude parle à des croyants qui possèdent la vie par grâce, ce qui est le véritable christianisme : s’être tourné des idoles vers Dieu et par cela avoir reçu le pardon de ses péchés, pour servir le Dieu vivant et vrai et pour attendre des cieux Son Fils (1 Thess.1,9). Voilà les caractéristiques d’un vrai croyant, c’est la profession de foi la plus courte que l’on trouve dans la Bible. Le christianisme n’est pas seulement pour notre vie ici-bas, mais nous avons un avenir, une espérance vivante. Celui qui ne s’est pas converti, ne s’est pas tourné vers le Dieu vivant et vrai, ne Le sert pas dans sa vie et n’attend pas le Seigneur, est perdu pour l’éternité. Chacun aimerait faire partie de ceux-là, n’est-ce-pas ?

Parfois, cela devient encore plus personnel : l’apôtre Paul dit à Timothée « mais toi » et puis, il faut que suive l’expression « mais moi ». Les deux premières s’adressent à tous, mais le Seigneur souhaite entendre la réponse « mais moi », comme Josué à la fin de son livre « moi et ma maison, nous servirons l’Eternel ».

A la vue de toute cette apostasie, cette décadence que nous voyons se développer dans la chrétienté et même parmi nous, l’apôtre ne veut pas que nous soyons découragés. La conclusion de cette épitre  qui nous décrit un si triste état et le début sont comme des pierres précieuses qui brillent et réjouissent notre regard peut-être obscurci par cette accablante situation. « mais vous, bien-aimés », pas seulement de l’apôtre mais aussi du Seigneur : Jude énumère à partir du verset 17sept attitudes positives encourageantes pour notre vie de foi.

« vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, priant par le Saint Esprit, conservez-vous dans l’amour de Dieu ». La phrase principale « conservez-vous dans l’amour de Dieu » peut nous paraître étrange. Comment est-ce possible de se conserver dans l’amour de Dieu en un temps si difficile ? Ce n’est pas un domaine qui se trouve sous notre influence. Nous avons rappelé que l’amour de Dieu a trouvé son expression dans le Seigneur Jésus. Jean dit : « en ceci est l’amour, non que nous ayons aimé Dieu, mais que lui nous a aimés et a donné Son Fils comme propitiation pour nos péchés ». Cela ne vient donc pas de nous et pourtant il est dit :  « conservez-vous vous-mêmes dans l’amour de Dieu ». C’est une exhortation et en même temps un encouragement : l’amour provient de Lui, je suis l’objet de cet amour qui rayonne. Voilà l’explication : le soleil brille aujourd’hui, il fait très chaud et sans doute que la plupart le fuie, mais s’il a plu pendant longtemps et que le soleil brille de nouveau, on se met volontiers au soleil pour être réchauffé, d’habitude chez nous, on n’évite pas le soleil. C’est différent en Afrique où il fait toujours si chaud que l’on recherche l’ombre. Mais nous, nous nous réjouissons normalement de voir le soleil pour jouir de ses rayons et nous sentir bien par sa chaleur. C’est l’image de cette proposition « conservez-vous dans l’amour de Dieu », l’amour de Dieu brille toujours, mais sommes toujours assis au soleil ? ou est-ce que nous lui tournons le dos, nous tenons-nous en dehors de son influence en disant que le Seigneur ne nous aime plus ? Comme il est important de ne pas perdre de vue que le soleil brille , que l’amour de Dieu est toujours là, restons sous l’influence des rayons de Son amour.

Prenons l’exemple de Jean qui s’appelait « le disciple que Jésus aimait ». Il se désigne cinq fois comme cela dans son évangile, et non pas le disciple qui aimait Jésus. Le Seigneur n’aimait-il pas les autres disciples ? bien sûr, Il les aimait tous d’un amour égal, chaque disciple aurait pu écrire cela, mais Jean considérait l’amour de son Seigneur comme la chose la plus importante. Pourquoi les autres n’ont-ils pas utilisé cette expression ? Paul le dit une fois « le Seigneur qui m’a aimé et s’est livré pour moi ». Tous peuvent le dire, mais Jean se trouvait dans les rayons de l’amour du Seigneur, il en était conscient et en jouissait.

Nous pouvons perdre la conscience de l’amour du Seigneur, tourner le dos au soleil quoiqu’il brille toujours, alors je ne ressens plus l’amour de Dieu de la même façon. Il est même possible d’aller complètement à l’ombre, me dérober à ses rayons, quoique cela ne doive pas être tout à fait possible quand il s’agit de l’amour de Dieu. Il peut arriver que cela aille si loin que l’on dise «  Dieu ne m’aime plus ». J’ai connu un tel cas, il est parfois possible d’aider : l’amour de Dieu ne cesse jamais, Il aime toujours, mais le problème se situe chez toi, quelque chose ne supporte pas la lumière, car Dieu n’est pas seulement amour mais aussi lumière, nous ne pouvons pas séparer ces 2 attributs : si nous évitons la lumière, parce que nous avons quelque chose sur la conscience nous nous plaçons en  dehors de l’influence de l’amour. Et pourtant nous ne pouvons pas échapper à Dieu ! David le dit déjà au Psaume 139 « si je prends les ailes de l’aube du jour, si je fais ma demeure au bout de la mer, là aussi ta main me saisira ». Il est impossible de fuir la lumière de Dieu, nous ne pouvons pas jouir de Son amour si nous nous éloignons de Sa sainteté. L’un ne va pas sans l’autre, c’est pourquoi nous sommes invités chacun en particulier à revenir toujours plus près du Seigneur pour se conserver dans l’amour de Dieu. C’est un encouragement merveilleux dans un temps si accablant de savoir que l’amour de Dieu ne tarit jamais, qu’il rayonne toujours, malheureusement, nous devons avouer que souvent nous ne le ressentons pas.

Au début du verset 20, Jude nous indique deux attitudes qui en font partie : « vous édifiant sur votre très sainte foi , priant par le Saint Esprit ».

« quand j’usais de toute diligence pour vous écrire de notre commun salut, je me suis trouvé dans la nécessité de vous écrire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints » (v .3). Notre commun salut, c’est ce que nous avons reçu : la grâce de notre Seigneur, le pardon des péchés, nous sommes enfants de Dieu, nés de nouveau, nous avons reçu le Saint Esprit comme notre guide, notre avocat, nous sommes membres d’un seul corps, nous avons une espérance vivante. Tout cela est commun à tous les croyants. Il n’est pas dit qu’il existe des différences d’enseignement chez les enfants de Dieu, cela comprend tout depuis Golgotha jusqu’à l’éternité. Chacun en particulier l’a reçu, ce qu’il en a compris est autre chose, mais c’est notre commun salut, pour tous pareil. L’apôtre Paul, l’apôtre Pierre ont écrit tant de choses à ce sujet, l’apôtre Jean aussi et Jude avait aussi l’intention d’écrire des encouragements sur notre commun salut, mais il en a été empêché ; son désir, aussi bon qu’il soit, n’était pas la volonté de Dieu, il le dit clairement. Le frère Heikoop formulait ce principe encore plus crûment, mais cela frappait : en distribuant des traités, je peux agir contre la volonté de Dieu et pécher ! Car, disait-il, le Seigneur me demande d’abord de faire mon travail et si je l’abandonne pour distribuer des traités, ce n’est pas la volonté de Dieu, je vais à l’encontre de Sa volonté en faisant quelque chose de bon.

Jude dit qu’il devait les exhorter à combattre. Ce qui est déterminant n’est pas ce que j’estime juste, mais que je me soumette à la volonté de Dieu, à la direction du Saint Esprit.

Je veux encore émettre une pensée en rapport avec ces deux expressions « vous édifiant sur votre très sainte foi » et « la foi qui a été une fois enseignée aux saints ». Il ne s’agit pas de ma foi personnelle, ma plus ou moins grande dépendance du Seigneur pour chaque jour, est-ce quelque chose de très saint ? Elle est souvent très faible et imparfaite. Non, il s’agit de ce que nous croyons. Quel est le contenu, le but de notre foi ? La foi chrétienne, notre commun salut nous est communiqué dans le nouveau testament, c’est ce que les apôtres ont reçu du Seigneur. « ... un si grand salut qui ayant commencé par être annoncé par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’avaient entendu » (Hébr.2,3) Voilà comment cette foi a été transmise aux saints : au début par le Seigneur, puis confirmé par les apôtres oralement et par écrit de sorte que nous pouvons dire que nous l’avons dans le nouveau testament et surtout dans les épitres.

Notre très sainte foi a été transmise une fois pour toutes, toutes les vérités de la foi forment un tout, il ne manque rien, rien à rajouter, rien à retrancher comme si aujourd’hui certaines n’étaient plus valables. Transmise signifie confiée à des mains fidèles. La foi qui a été une fois enseignée aux saints, c’est toutes les communications du nouveau testament que nous avons reçues, nous devons même combattre pour elles, pas avec des armes ni contre des hommes. Notre lutte n’est pas contre la chair et le sang mais contre Satan qui peut utiliser des hommes qui veulent supprimer certaines vérités qu’ils estiment caduques ou estiment qu’on n’a pas à se soumettre aux contraintes de la Bible, il n’a qu’à se laisser conduire par le Saint Esprit  comme les apôtres. J’ai reçu dernièrement un message « inspiré » daté du 6 du 9 1999 et signé : dans le Seigneur Jésus. Quelle folie ! Il existe de telles personnes qui se prennent elles-mêmes pour apôtres.

La foi a été enseignée une fois pour toutes aux saints, il n’y a pas la moindre syllabe à y rajouter ou retrancher, même si certaines choses ne nous conviennent plus et il y en a suffisamment dans la chrétienté. Cette foi est et reste la base et le fondement que Dieu nous a donné, invariable, compréhensible. C’est ce fondement sur lequel nous nous trouvons et pouvons nous appuyer. Le monde n’a rien de ferme, de solide, il préfère le flou. Un philosophe a écrit il y a déjà longtemps que le monde va vers l’opacité, le manque de clarté, il y aura une époque où personne ne s’y retrouvera. Frères et sœurs, nous y sommes, mais le plus drôle c’est que les gens le souhaitent, ils veulent ce manque de clarté, ainsi ils sont eux-mêmes  impénétrables et de ce fait échappent à tout contrôle. Mais nous, nous ne vivons pas dans un monde  de désordre qui va tout à fait à l’encontre de la nature humaine, Dieu est un Dieu d’ordre ; autrefois, quand quelqu’un était désordonné, c’était mal vu, maintenant, le manque de clarté devient la norme comme bien des choses qui en soi ne sont pas naturelles sont considérées dans le monde aujourd’hui comme normales. Sans s’en rendre compte on crée un manque de visibilité pour qu’en fin de compte plus personne ne sache ce qui est bien ou mal. C’est le flou, le brouillard, chacun fait ce qu’il veut. Parfois on voit ce manque de clarté même chez les croyants ! « est-ce clair ? doit-il en être ainsi ? faut-il être aussi pointilleux ? ». Vous édifiant sur votre très sainte foi.

Avez-vous déjà observé comment on construit une maison ? On ne peut pas le faire n’importe comment, quelques briques par-ci, quelques-unes par-là, cela ne deviendra jamais une maison. De même si l’on veut l’édifier dans une prairie, tout enfant sait qu’il faut d’abord faire un plan, creuser pour les fondations et pour bâtir, il faut utiliser le fil à plomb et le niveau, il faut agir avec ordre suivant un plan défini sans cela, la construction sera bien mauvaise.

De même, le Seigneur veut que notre vie soit construite clairement sur ce fondement « vous édifiant sur votre très sainte foi ».C’est aussi un encouragement : nous n’avons pas besoin d’être décontenancés, en arriver à ne savoir que faire dans certaines situations. C’est la réponse à toute cette confusion qui règne dans le monde : nous conserver dans l’amour de Dieu et nous édifier sur notre très sainte foi, prenons la parole de Dieu et lisons ce qui y est écrit, c’est notre guide.

Nous avons aussi besoin du troisième point   « priez par le Saint Esprit » que nous ne devons pas séparer des deux autres. Se conserver dans l’amour et la communion du Seigneur, paisibles et fondés sur la parole de Dieu et prier. L’expression « par le Saint Esprit » ne se trouve que deux ou trois fois  dans le nouveau testament. Philippiens 4 nous dit d’exposer tous nos besoins par des prières sans ajouter par le Saint Esprit. Nous avons la liberté de nous adresser au Père par l’Esprit, mais Il désire que nous nous soumettions à sa direction en priant. On a parfois prié, enfant ou adolescent pour des choses dont nous avons honte aujourd’hui, sans réellement connaître quelle était la volonté du Seigneur, le Seigneur dans Sa grâce et Son amour l’a vu et n’y a pas répondu, ce n’était pas prier par le Saint Esprit. Demandons au Seigneur de prier selon Sa volonté et d’être gardés de faire le moindre pas qui ne corresponde pas à Ses pensées. Mais ne craignons pas, nous avons toute liberté par le Saint Esprit : c’est cela prier par le Saint Esprit. Que nous puissions dire comme le Seigneur « non pas ma volonté mais la tienne qui soit faite ».

Nous devons admettre que nous avons souvent prié pour des choses que nous voulons avoir sans être certains que c’était Sa volonté et quand c’est arrivé, nous avons pensé « Dieu merci, le Seigneur était d’accord ». C’est ce que nous lisons au Psaume 106,15 « il leur donna ce qu’ils avaient demandé, mais il leur envoya la consomption dans leurs âmes ». Bien des fois, nous en avons fait l’expérience, nous avons supplié le Seigneur, Il nous l’a donné, mais ce n’a pas été en bénédiction, jamais. Un croyant ne doit pas craindre, mais je dois dire que j’ai peur de forcer le Seigneur de me donner quelque chose dont je ne suis pas sûr que c’est selon Sa volonté. Prenons garde ! cela peut être à notre détriment. Plus d’un croyant a prié « c’est ce jeune homme que je veux pour mari, ou cette jeune fille qui n’est pas convertie et ne vit pas à la gloire de Dieu », le Seigneur l’a permis et on pense alors que c’était Sa volonté, non, Il leur donna ce qu’ils souhaitaient, mais leur envoya l’amaigrissement dans l’âme. Souhaitons-nous cela ? Le Seigneur désire que nous soyons riches dans notre cœur et pas que nous dépérissions. Cette richesse, nous l’obtenons en priant par le Saint Esprit, quand nous nous édifions sur notre très sainte foi et nous conservons dans l’amour de Dieu.

Il y a encore un quatrième point : « attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle ». Voilà comment l’apôtre décrit la venue du Seigneur ; jusqu’à la fin, cela fait partie de la vie chrétienne : Sa miséricorde qui nous introduit dans la vie éternelle que nous possédons depuis longtemps mais quand Il vient nous chercher, Il nous introduit là où cette vie trouve son origine, sa patrie. Ici sur la terre, l’expression en est bien faible, nous le voyons quand nous considérons pratiquement notre vie à la lumière de la Parole. C’est Sa miséricorde qui nous enlève de cette scène où le mal se développe de plus en plus, ce que nous vivons n’est qu’un début, mais retenons que le Seigneur peut venir d’un moment à l’autre, l’état du monde empirera encore mais nous ne sommes pas sans ressources. Nous avons dans ces quatre points que nous venons de considérer tout ce dont nous avons besoin pour notre bien personnel et notre bénédiction jusqu’au moment de Son retour. Alors, nous jouirons sans entraves de Son amour, Sa grâce, Sa gloire quand nous serons près de Lui. C’est ce à quoi se réfèrent les derniers versets 24 et 25.

Les quatre points que nous avons vus concernent chaque croyant en particulier. Mais nous avons encore une exhortation dans les versets 22 et 23 «  les uns qui contestent, reprenez-les, les autres sauvez-les avec crainte, les arrachant hors du feu , haïssant même le vêtement souillé par la chair ».Parfois, la situation peut devenir si mauvaise que l’on pense ne plus pouvoir avoir communion avec d’autres. Un croyant baptiste me disait qu’il ne pouvait plus rester en constatant que toutes les pensées de Dieu concernant notre vie pratique étaient jetées par-dessus bord, qu’il était obligé de se séparer d’un tel état de choses et de rester seul. Il y a des croyants qui se trouvent dans une telle situation, se sont retirés et restent seuls, leur ressource étant de s’édifier sur leur foi, prier et attendre le Seigneur. Mais est-ce juste ? La Parole ne nous dit jamais de rester seuls. C’est pourquoi, nous avons encore ces trois exhortations qui supposent que même dans les situations les plus tristes, il y a encore une vie commune.

Ceux qui contestent, reprenez-les : le principe reste, quand quelqu’un apporte des contestations, amène la discorde parmi les frères, on doit reprendre ce qui n’est pas selon les pensées de Dieu comme nous le lisons aussi dans d’autres passages. Les autres, ceux qui ont été entraînés, il faut les sauver avec crainte. Quelle belle pensée ! dans le déclin, Dieu nous place à un niveau spirituel où il est dit clairement que nous ne pouvons pas mettre tout dans le même sac. Jude souligne cette intelligence spirituelle nécessaire pour régler nos rapports les uns avec les autres, comment nous occuper des uns et des autres quand nous voyons les problèmes et combien nous avons besoin de grâce et d’amour les uns pour les autres. La discipline, car c’en est, ce n’est pas seulement quand on exclut quelqu’un comme l’éducation d’un enfant ne commence pas quand le père donne une raclée à son fils. Soit dit en passant, aujourd’hui, les parents n’ont plus le droit de discipliner leurs enfants corporellement, mais la parole de Dieu le dit « ne manque pas de corriger le jeune garçon, quand tu l’auras frappé de la verge, il n’en mourra pas », cela fait partie de notre très sainte foi mais le monde actuel s’oppose à la parole de Dieu. Depuis 6000 ans, les hommes ont corrigé leurs enfants avec la verge, si donc les affirmations des psychologues étaient exactes, le monde entier devrait être composé de déficients mentaux, tous des invalides intellectuellement. La nouvelle génération de ceux qui n’ont pas été repris, a grandi et nous voyons les résultats autour de nous. Dieu nous dit ; « n’épargne pas la verge au jeune garçon ». Mais la discipline ne commence pas avec la fessée, l’exhortation précède et il en est de même dans l’assemblée.

Jusqu’à la fin, nous ne devons pas penser que la situation est devenue si pénible qu’il n’y a plus rien à faire,  que la vie commune est impossible. Dans le monde, la confusion règne, mais dans l’assemblée, ce n’est pas le cas : il est dit clairement de reprendre les contestataires et pas de se demander s’il s’agit vraiment d’une dispute. Quant aux autres, ils doivent être sauvés avec crainte, il faut les avertir qu’ils sont sur un mauvais chemin.

« haïssant même le vêtement souillé par la chair » : le vêtement dans la Bible est toujours une image de notre marche et la chair, c’est notre vieille nature. On n’aime pas porter un vêtement souillé, n’est-ce-pas ? Jude nous dit d’haïr une marche souillée par des excroissances charnelles. Aujourd’hui, on en voit peut-être plus qu’auparavant. Il ne s’agit pas seulement de vêtement, mais de tout notre comportement. Un enfant de Dieu doit avoir en horreur le mal, il ne doit pas avoir de haine dans son cœur, jamais,  mais le péché, il ne peut jamais le haïr suffisamment, comme Dieu a donné Son Fils pour mourir pour nous à cause de Sa haine du péché.

Que nous ayons en horreur le mal dans ces temps de la fin où nous sommes appelés « mais vous bien-aimés », c’est-à-dire qu’il y a une différence entre nous et le monde chrétien, entre nous et les chrétiens qui pensent devoir s’adapter au monde.

Vous, bien-aimés (voulons-nous faire partie des bien-aimés dont le Seigneur dit qu’ils ont persévérés avec Lui ?), vous êtes sur le bon chemin. Il n’y a pas de différence de foi dans la parole, il n’y a qu’un chemin pour tous les enfants de Dieu : la foi qui a été enseignée une fois.



[1] ou : par.

[2] ou : je désirais ardemment.

[3] ici, la chose mise a leur charge.

[4] maître d’un esclave, ailleurs seigneur ou souverain ; comme Luc 2:29.

[5] Genèse 19.

[6] litt.: gloires.

[7] ou : se détruisent, périssent.

[8] selon leur nature d’êtres sans raison.

[9] Genèse 4.

[10] Nombres 22 à 24

[11] Nombres 16.

[12] ou : écueil.

[13] ou : avec.

[14] ailleurs : homme animal.